Comme promis....
Le ciel s'éclaire dans la maison calme,
en ce lundi matin
je choisis de prendre mon temps.
J'allume l'ordinateur,
la chienne à mes pieds,
et je vous livre le petit texte
composé lors de mon Atelier Ecriture,
dont je vous avais parlé Vendredi.
Alors,
si vous le voulez bien,
suivez-moi, à Vancouver.
Le mot est comme un oeuf, ovale et transparent. Un de ces objets kitsch que l'on secoue et qui s'emplit de neige.
A ma descente du "grand Boeing bleu de Mai" qu'a chanté Charlebois, je n'atterris pas à Montréal, mais à Vancouver dont les trottoirs sont recouverts de neige si blanche et si compacte. A grandes enjambées je traverse la ville. J'ai hâte de me lover sous un duvet douillet à la lumière rouge de l'âtre. Au-dehors planent les nuages, mais sous mon édredon de plumes, dans ma maison blanche, devant le feu qui flamboie, j'écoute de vieilles chansons un peu tristes, d'une chanteuse canadienne oubliée et que j'aimais adolescente : Anne Vanderlove.
Pour moi Vancouver, c'est donc aussi cette chanteuse qui pleure sur sa guitare, cette nostalgie du pays perdu de Charlebois. Ce désir cuisant de retrouver une chaleur, un port, un hâvre, un terrier, un abri. Un endroit connu de moi seule, inaccessible et chaud, où comme un chat frileux je pourrais me pelotonner, ronronner, chantonner les mélodies de mon adolescence qui m'entraînaient au-delà des océans dans des contrées immenses, immaculées où le pâle soleil éclaire le cristal.
Pays de glace et de froidure, pays blancs, pays bleus aux accents qui irritent comme des écorchures mais qui nous emmènent loin, loin, vers d'autres cieux.